L'homme des hautes plaines (1972)

Réalisation : Clint Eastwood
Scénario : Ernest Tidyman & Dean Riesner (non crédité)
Photographie : Bruce Surtees
Musique : Dee Barton

Assistant Réalisateur : James Fargo

Avec : Clint Eastwood, Verna Bloom, Geoffrey Lewis, Marianna Hill, Mitchell Ryan

Synopsis : Un homme qui arrive dans la ville de Lago est provoqué par trois hommes qu'il finira par abattre peu de temps après. Voyant ça, les habitants du village lui demande son aide pour faire face à la menace de représaille de trois bandits fraichement sortis de prison. Il accepte sous certaines conditions que les villageois vont vite regretter..

L'avis de patrick : Clint Eastwood qui signe là son premier western en tant que réalisateur n'a semble-t-il pas oublié les leçons de son mentor, Sergio Léone. Loin du classicisme des Western d'Antan, le réalisateur (et acteur) nous invite à suivre cette chevauchée funeste orchestré par un personnage qui n'a pas de nom. Ce détail ramène directement aux 3 films qu'il a tourné sous la houlette du réalisateur Italien. Et ce n'est pas le décor minimaliste de ce village isolé au milieu de nulle part qui va nous en éloigner. Mais Eastwood imprime déjà son style personnel avec cette violence omniprésente, cette notion de vengeance après des années passées, le retour du vengeur qui s'il n'est pas masqué ne dévoile pas tout de suite ses véritables intentions. Ce Western étrange aux sonorités musicales signée Dee Barton installent une atmosphère angoissante qui collent parfaitement aux style du film qui en fait une oeuvre envoutante, mystérieuse où le pardon n'a pas sa place. La vengeance, donc, mais aussi la lacheté d'un village entier, la cruauté avec laquelle cet individu leur fait regretter leur décision sont autant d'éléments qui mènent tout droit dans la rougeur et la chaleur de l'enfer. N'est il pas écrit sur cette pancarte qui indique le nom de la ville "hell" ? Et cet enfer c'est tout un village qui le vit. Sauf que le danger qu'il redoutait ne vient peut-être pas de ce qu'ils croient. Eastwood n'essaie même pas de rendre son personnage plus agréable, plus compréhensible, on imagine que le temps passé à préparer sa vengeance l'a endurci. Pas de bon non plus, il dresse le portrait de personnes humaines capable du pire. Il ne faudra pas chercher de morale. C'est un film dur mais où l'on sent que la réalisation est parfaitement maîtrisé et tous les seconds rôles sont excellents. Un premier film qui annonce une carrière de réalisateur dont le talent ne cessera d'évoluer.