La rafle (2010) |
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Réalisation : Roselyne Bosch Avec : Mélanie Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh, Raphaëlle Agogué, Hugo Leverdez, Sylvie Testud, Anne Brochet, Catherine Allegret, Isabelle Gelinas, Rebecca Marder Synopsis : 1942. Joseph a onze ans. Et ce matin de Juin, il doit aller à l’école, une étoile Jaune cousue sur sa poitrine...
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L'avis de Patrick : A la vision de cet épisode de la seconde guerre mondiale peu abordé dans le cinéma, on se prend une grande claque. En suivant le parcours de certaines familles jusqu'à la séparation fatale et sans issue, en s'attachant à ces hommes, ces femmes, et surtout ces enfants, incarnés magistralement par tous ces interprètes, on ne peut sortir de cette projection qu'avec une boule dans le ventre. Evoquant cette période ET cet événement – la rafle du Vel' d'hiv – en particulier, la réalisatrice livre non seulement un film inédit sur le sujet mais surtout un film d'une force inouïe nous laissant bien souvent sur le carreau. Grâce à des acteurs tels la bouleversante Mélanie Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh ou encore le jeune Hugo Leverdez le film fait encore office de témoignage de cette cruauté nationaliste mais lève aussi un voile sur le rôle plus qu'ambigu de la France de cette époque dirigée par un gouvernement collabo jusque dans les plus hautes sphères. Si la participation de notre police ne fut que brièvement abordée dans d'autres œuvres du même sujet, dans cette dernière, malgré quelques éléments qui au contraire se sont rangés du côté des résistants, les autres sans équivoque surpassaient par leur « dévouement » certains Nazis. Malgré la gravité du sujet et grâce au savoir faire scénaristique, le film ne se réduit pas à cette reconstitution historique mais nous la fait vivre de l'intérieur. D'ailleurs le film sait toujours rester digne. Participant à des scènes tantôt fortes – sujet oblige – il y a aussi – et heureusement – suffisamment de scènes qui permettent de « faire redescendre la pression » nous invitant à suivre des émotions « simples » de danse, de jeu, de soulagement et d'espoir parfois. Ce long-métrage évite donc adroitement le même si l'issue est malheureusement connue aujourd'hui et reste un film essentiel et une nouvelle référence à nos mémoires. |
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La musique : Pour son deuxième film en tant que réalisatrice, Roselyne Bosch n'a pas pris de compositeur afin de creer une véritable B.O. mais à puisé dans les classiques de l'époque du film (Trenet, Piaf, Ventura), de la musique classique et aussi de la musique prééxistante de film tel le concerto de l'adieu de Georges Delerue (Dien Bien Phù, 1992) ou encore John Ottman et son "opération terminated" extraite du film "Valkyrie, 2008). |
Crédit Photo : © Gaumont Distribution | |