La rafle
 
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La rafle (2010)

Réalisation : Roselyne Bosch
Scénario : Roselyne Bosch
Photographie : David Ungaro

Avec : Mélanie Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh, Raphaëlle Agogué, Hugo Leverdez, Sylvie Testud, Anne Brochet, Catherine Allegret, Isabelle Gelinas, Rebecca Marder

Synopsis :

1942. Joseph a onze ans. Et ce matin de Juin, il doit aller à l’école, une étoile Jaune cousue sur sa poitrine...
Il reçoit les encouragements d’un voisin brocanteur. Les railleries d’une boulangère.

Entre bienveillance et mépris, Jo, ses copains juifs comme lui, leurs familles, apprennent la vie dans un Paris occupé, sur la Butte Montmartre, où ils ont trouvé refuge.
Du moins le croient-ils, jusqu’à ce matin de 16 Juillet 1942, ou leur fragile bonheur bascule...

Du Vélodrome D’Hiver, où 13 000 raflés sont entassés, au camp de Beaune-La-Rolande, de Vichy à la terrasse du Berghof, La Rafle suit les destins réels des victimes et des bourreaux.
De ceux qui ont orchestré.
De ceux qui ont eu confiance.
De ceux qui ont fui.
De ceux qui se sont opposés.

Tous les personnages du film ont existé.
Tous les évènements, même les plus extrêmes, ont eu lieu cet été 1942.

 

       

L'avis de Patrick :

A la vision de cet épisode de la seconde guerre mondiale peu abordé dans le cinéma, on se prend une grande claque. En suivant le parcours de certaines familles jusqu'à la séparation fatale et sans issue, en s'attachant à ces hommes, ces femmes, et surtout ces enfants, incarnés magistralement par tous ces interprètes, on ne peut sortir de cette projection qu'avec une boule dans le ventre.

Evoquant cette période ET cet événement – la rafle du Vel' d'hiv – en particulier, la réalisatrice livre non seulement un film inédit sur le sujet mais surtout un film d'une force inouïe nous laissant bien souvent sur le carreau. Grâce à des acteurs tels la bouleversante Mélanie Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh ou encore le jeune Hugo Leverdez le film fait encore office de témoignage de cette cruauté nationaliste mais lève aussi un voile sur le rôle plus qu'ambigu de la France de cette époque dirigée par un gouvernement collabo jusque dans les plus hautes sphères. Si la participation de notre police ne fut que brièvement abordée dans d'autres œuvres du même sujet, dans cette dernière, malgré quelques éléments qui au contraire se sont rangés du côté des résistants, les autres sans équivoque surpassaient par leur « dévouement » certains Nazis. Malgré la gravité du sujet et grâce au savoir faire scénaristique, le film ne se réduit pas à cette reconstitution historique mais nous la fait vivre de l'intérieur.

D'ailleurs le film sait toujours rester digne. Participant à des scènes tantôt fortes – sujet oblige – il y a aussi – et heureusement – suffisamment de scènes qui permettent de « faire redescendre la pression » nous invitant à suivre des émotions « simples » de danse, de jeu, de soulagement et d'espoir parfois. Ce long-métrage évite donc adroitement le même si l'issue est malheureusement connue aujourd'hui et reste un film essentiel et une nouvelle référence à nos mémoires.

La musique :

Pour son deuxième film en tant que réalisatrice, Roselyne Bosch n'a pas pris de compositeur afin de creer une véritable B.O. mais à puisé dans les classiques de l'époque du film (Trenet, Piaf, Ventura), de la musique classique et aussi de la musique prééxistante de film tel le concerto de l'adieu de Georges Delerue (Dien Bien Phù, 1992) ou encore John Ottman et son "opération terminated" extraite du film "Valkyrie, 2008).
Choix judicieux pour le film mais rien de nouveau au niveau création pour le film lui-même.
Seulement une occasion de découvrir ou redécouvrir certains morceaux.

 
 
Crédit Photo : © Gaumont Distribution